Le cadeau préféré des Pékinoises: un appartement !

Mettez-vous à la place du jeune étudiant chinois en train de finir ses études et qui désire se marier. Les examens universitaires sont bientôt finis, une simple formalité (ou pas, cela dépend aussi un peu de l'assiduité, cette histoire) mais ensuite va venir l'examen, le grand, le vrai, le décisif, celui où on ne plaisante pas: l'examen d'aptitude au mariage.

La pression sociale est très forte et les parents regardent avec anxiété le succès de leur fils à trouver la femme idéale. Il faut dire qu'il y a un enjeu: la Chine est un pays avec peu de protection sociale et il appartient aux enfants de pouvoir s'occuper de leurs parents quand ils vieilliront. La formation d'un foyer stable parait une étape importante pour atteindre cet objectif.

 

Tous les ans, en Chine, plus de 16.000 couples se marient, un certain nombre de jeunes chinois arrivent à leurs fins. En dépit des entretiens organisés avec leur future belle-mère, qui scrute le prétendant, sa position sociale, ses revenus, sa taille (un critère important en Chine, les hommes petits ont des difficultés supplémentaires pour passer l'examen). En dépit de la politique de l'enfant unique qui a, par effet pervers, augmenté le nombre d'hommes par rapport aux femmes. En dépit de toute la pression sociale, certains hommes parviennent, miraculeusement, à se marier.

C'est très simple: ils achètent un appartement. C'est le sésame qui ouvre toutes les portes. Il y a à cela une multitude de raisons: la folie de croissance qui a touché le pays a aussi ajouté une pression supplémentaire : s'ils ne peuvent même pas acheter un bien immobilier, comment croire qu'ils soient taillés pour l’environnement concurrentiel contemporain? Le développement de la propriété privée, on l'oublie trop : il n'y a pas si longtemps on ne pouvait pas avoir son propre appartement et il faut accéder à ce rêve de posséder son petit bout de Chine. Une autre raison: la culture encore profondément rurale de la Chine, posséder la terre est symbole de prospérité. Enfin,  les incertitudes de la situation économique : un appartement, c'est du solide.

Pour toutes ces raisons, le jeune chinois qui peut acheter un appartement a gagné. Attention cependant, à Shanghai certaines mères ont des exigences précises sur le lieu et la taille minimum de l'appartement, il ne faut pas plaisanter non plus. Cela dit, s'il peut acheter un appartement, il est sur la bonne voie. Ensuite, il ne restera plus qu'à gérer les broutilles: l'Audi 4x4, l’approvisionnement régulier en sacs Vuitton et le dernier smartphone à la mode.

Au delà de ces clichés, une question se pose. S'agit-il d'une véritable montée en puissance des femmes chinoises? En apparence, oui, ce sont elles qui dictent leur loi, mais à un second examen, ce n'est pas si simple. En cas de divorce, la loi est de plus en plus protectrice de la personne qui a effectivement contribué à acheter l'appartement et les parents du mariés se protègent, il ne s'agirait pas qu'une bru malhonnête parte avec les économies d'une vie. Beaucoup de femmes n'ont aucun droit de propriété sur l'appartement du couple, avec toutes les conséquences en cas de divorce. Il se pourrait bien que les femmes chinoises soient en réalité passées à côté de la plus fabuleuse phase d’enrichissement personnel de toute l'histoire de la Chine au profit des hommes. Il y a une autre conséquence, inattendue : de plus en plus de parents chinois rêvent maintenant d'avoir une fille plutôt qu'un garçon, c'est moins de pression.

Article présenté par Beijing Relocation, appartement sur Pékin.